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UN MAGAZINE


« AMOR » INTERVIEW DE Mme TASHA DE VASCONCELOS

NICOLAS-EMILIEN ROZEAU

Vous avez été Ambassadrice de bonne volonté pour l’UNICEF durant plusieurs années consécutives.

Quels enseignements tirez-vous de votre engagement ?

Cela m’a ouvert les yeux et fait comprendre ce que mes parents m’avaient déjà enseigné et qu’Audrey Hepburn explique bien en une phrase : « nous avons deux mains, une pour nous aider nous-mêmes et une pour aider les autres ». Mais le problème de l’UNICEF et de toutes les organisations internationales, c’est la bureaucratie. Vous savez, c’est difficile de faire fonctionner une administration internationale sur le plan humain comme sur le plan de la gestion des dossiers et des sensibilités personnelles.

A la suite de votre expérience onusienne, votre regard sur les Nations Unies a-t-il changé ?

Les Nations Unies ont été créées avec une idée extraordinaire. Aujourd’hui, le problème est de réussir à faire appliquer les décisions et les résolutions prises au sein du Conseil des droits de l’homme et du Conseil de sécurité.

La page de votre présence au sein de l’Organisation est-elle définitivement tournée ?

Evidemment non ! Je me battrai toute ma vie pour aider les autres. Je serais honorée de retravailler pour les Nations Unies. Mais avec une réelle fonction, non plus une simple utilisation de mon image.

Vous êtes aujourd’hui Ambassadrice de l’Union Européenne (UE) pour combattre la pauvreté et l’exclusion sociale dans le monde, fonction qui vous a été offerte par votre compatriote, le Président Manuel Barroso. Qu’est-ce qui a motivé votre choix ?

Ce combat a parlé à mon coeur. J’avais l’expérience dans ce domaine et, après plusieurs rencontres avec le Président Barroso, ce dernier m’a convaincue de m’engager pour un mandat d’une année. Il y a beaucoup d’employés dans ce système avec des personnes formidables, mais imaginez l’administration d’un pays multipliée par 27...Et puis, avec le temps, j’ai pris conscience que j’avais besoin d’être plus concrète et efficace dans mon action humanitaire. C’est la raison pour laquelle, j’ai créé ma propre association AMOR (Aide mondiale orphelins réconfort).

Le 15 avril 2009, vous avez inauguré au Malawi – non loin de votre terre natale du Mozambique – une maternité dans le cadre de votre association AMOR créée en 2006. Malgré votre présence accrue sur le terrain de la représentation (Institut Pasteur, Union européenne, Monaco...), l’Express du 16 février 2011 a intitulé un de ses articles l’association humanitaire Amor manque d’Argent, comment l’expliquez-vous ?

AMOR ne vit pas avec l’argent public, ni avec des subventions gouvernementales. Et en raison de mon engagement pour l’UE, je ne suis pas en position de demander des subventions européennes. La crise mondiale et les bouleversements planétaires que nous traversons freinent la générosité des donateurs privés qui nous sont essentiels. C’est la raison pour laquelle, j’ai cédé les droits d’auteur de mon livre à l’association pour que chaque livre vendu sauve un bébé. Je ne laisserai jamais tomber mon action, ni ne baisserai les bras.

Quel est le bilan d’Amor ?

Cette année, nous avons sauvé 789 bébés du Sida et triplé les visites de mères dont certaines marchent cinq heures pour venir nous consulter.

94 % des dons que nous recevons servent sur le terrain pour les gens dans le besoin.

Quel est votre rapport à la beauté, la vôtre et celle du monde qui nous entoure ?

Le monde qui nous entoure n’est pas toujours très beau ; nous revenons toujours à l’histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein : Il faut apprendre à voir la beauté derrière toute chose et ne jamais perdre espoir, ne jamais abandonner ce en quoi l’on croit. Et lorsque vous m’interrogez sur ma beauté, si au moins elle peut aider à mettre la lumière sur les causes bien plus importantes que ma petite personne, je pense que j’aurai réussi ma vie.

Dans vos différents engagements depuis une dizaine d’années n’y a-t-il pas l’envie ou le besoin de vous affranchir de votre apparence physique à vos propres yeux et face à ceux qui vous regardent afin de montrer que votre intérêt, la force de votre existence, résident aussi et surtout dans le mouvement ou dans ce que vous pouvez apporter aux autres. La beauté comme une arme2, n’est-ce pas d’abord et avant tout vis-à-vis de vous-même ?

Nous faisons toujours les choses par rapport à nous-mêmes certes, mais aussi par rapport aux autres. J’ai donné un sens à ma vie : dans mon parcours, j’ai fait en sorte que mes valeurs humaines coïncident avec mon travail. C’est l’histoire que je raconte dans mon livre. Le concept : « sois belle et tais-toi » est totalement vide de sens. Mais pour exister aujourd’hui et faire vivre des projets humanitaires, vous avez besoin des medias. L’image est essentielle dans notre société et c’est pour cela que j’ai décidé de me livrer dans les pages de la beauté comme une arme (www.tashadevasconcelos.com).

Au coeur de votre combat personnel, n’y a-t-il pas comme un retour aux sources, à votre propre nature humaine ?

En effet, je suis africaine. Je me sens africaine. Pour moi, le retour aux sources est naturel et évident. Les racines sont très importantes, peu importe d’où l’on vient. L’âme africaine coule dans mes veines.

Dans l’expérience de l’unité, Svami Pvajnanpad dit « La liberté n’est rien d’autre que la liberté vis-à-vis du passé. » Etes-vous une femme libre et sereine sur l’avenir ?

Il faut toujours savoir d’où l’on vient et bien se connaître pour savoir où l’on va... L’avenir, chacun se le construit. Pour être sereine, il faut savoir surpasser ses peurs, ses angoisses et avoir confiance envers les autres.

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